Dans cet article, vous trouverez :
QU’EST-CE QUE LE WING CHUN ?
QUELLE EST L’ORTHOGRAPHE DU WING CHUN ?
LES LIGNEES EN WING CHUN
QU’EST-CE QUE LE WING CHUN ?
Le Wing Chun : un art martial ancien et secret nouvellement accessible à tous
Le Wing Chun est un art martial du Sud de la Chine. Historiquement, il fut créé fin XVIIIème par une nonne du nom de Ng Mui. Il s’est bonifié à travers les siècles pour arriver jusqu’à un homme de faible constitution, Ip Man qui l’a fait connaître à Hong-Kong dans les années 50. Il connut une renommée mondiale dans les années 70 grace à un jeune acteur martial appelé Bruce Lee .
Sa popularité à Hong-Kong lui donna la réputation d’être l’art martial de rue de Hong-Kong. Mais il n’en demeure pas moins un art martial souple, de part sa recherche d’économie dans les mouvements et les déplacements, et la façon dont il emprunte la force de l’adversaire.
Une approche quasi-scientifique du combat
Le Wing Chun est système de combat simple, logique et scientifique pour permettre d’être appliqué de façon efficace en situation réelle. Cet art martial est reconnu pour son efficacité et son économie et sa fluidité dans les mouvements, basé sur les mécanismes naturels du squelette et des muscles du corps.
Sa distance de combat très proche permet des défenses et des attaques simultanées, l’usage des poings et des coudes, des coups de pieds très bas et des genoux, combinés avec des déplacements simples mais évasifs. Toutes les techniques sont liées par une méthodologie logique et scientifique. Il utilise des concepts clé : sensitivité, réflexes au contact, énergie vers l’avant et emprunt de la force de l’adversaire, élimination de la force musculaire.
Le Wing Chun cherche à sentir la direction de la force de l’adversaire à travers le contact des bras, en apprenant au pratiquant de toujours occuper la ligne centrale de façon défensive.Il apprend à disperser la force de l’adversaire par des déformations tactiles de la structure et des bras, et à générer de la force avec la coordination des mouvements et la mécanique du corps et une utilisation correcte de la structure du corps.
La connaissance du corps
Pour cela, le Wing Chun utilise la structure du corps. La position est certes haute, pour permettre des déplacements rapides et courts. Mais le combattant doit être enraciné au sol, la colonne vertébrale bien droite à tout moment, la tête bien protégée pour garder la tête froide, comme « un général sur la colline ». Les coudes doivent être près du corps. Les attaques sont ascendantes pour pouvoir utiliser le sol, et les attaques de l’adversaire doivent être dissipées vers le sol.
L’approche quasi-scientifique du Wing Chun demande aux pratiquants de bien comprendre les mouvements avant de pouvoir les reproduire correctement, puis de les automatiser sans réflexion.
L’entraînement a pour but d’affiner les capacités physiques et mentales, avec une recherche constante de relaxation, concentration et de conscience.
QUELLE EST L’ORTHOGRAPHE DU WING CHUN ?
C’est à en perdre son latin. Pourquoi certains écrivent le nom de notre art martial Wing Chun ? D’autre Wing Tsun, ou Ving Tsun, ou Ving Tjun, voire Ving Xuan ? ou d’autres façons ? Et en plus, ils semblent tenir à cette orthographe, prenant mal une autre façon de l’écrire ! Cet article va tenter de vous expliquer quelle orthographe employer.
Les deux idéogrammes Chinois mettent tout le monde d’accord. Ce qui change est la façon dont les personnes le prononcent et comment il est retranscrit en alphabet occidental.
La façon la plus commune est orthographiée ainsi : Wing Chun.
Elle correspond à la phonétique en Cantonnais.
A la mort de Ip Man, ses élèves ont créé leur propre association et y ont enseigné leur propre vision de l’art martial. Afin de se différentier les uns des autres, l’orthographe de Wing Chun a été changée de façon délibérée, en le considérant comme une marque déposée pour certains. Ainsi, nous avons :
Wing Tsun : Le Wing Chun de Leung Ting
Ving Tsun : Le Wing Chun de Wong Sheung Leung
etc …
A noter que l’orthographe adoptée lors la création de l’association de Ip Man de son vivant, était Ving Tsun.
De plus, il existe de nombreuses branches que l’on appelle pré-Ip Man. Elles trouvent leur origine à Foshan et ont perduré jusqu’à maintenant. Elles n’ont pas forcément profité de l’effet Bruce Lee des années 70 et restent pour la plupart beaucoup plus confidentielles. Parmi elles, on peut citer :
Mae Gei Wong Wing Chun de Wong Nim Yi
Ving Xuan pour les arts martiaux vietnamiens
Sur ce site, j’emploie dans les articles sur l’art martial le nom générique de Wing Chun, car il est le plus communément adopté et partagé par un maximum de personnes.
LES LIGNEES EN WING CHUN
En se renseignant sur le Wing Chun, on se rend vite compte que d’un pratiquant à l’autre, son expression est complètement différente. Certains utilisent des distances très courtes, d’autres bougent très peu. Certains utilisent des distances plus importantes, d’autres ont plus de mobilité. Certains sont fluides, d’autres moins … Les formes qu’ils pratiquent sont différentes. Même leur nom varie. Ces différentes interprétations donnent lieu à des interrogations. Qui pratique le vrai Wing Chun ? Qui a raison sur les formes ? Qui a tord, qui a raison ? Qui fait le mouvement correctement ? Tentons de lever quelques interrogations.
Un peu d’histoire
Ip Man arriva à Hong-Kong dans les années 50 et commença à diffuser le Wing Chun. Il eut le temps de former une génération de pratiquants hors-pairs, qui s’entraînaient à ses côtés jusqu’à sa mort. Mais son enseignement n’était pas uniforme. Il a enseigné des choses différentes à ses élèves en fonction de l’âge du physique et des aptitudes de chacun. Il rencontra Bruce Lee à la fin de sa vie et l’influença beaucoup. Puis, coup sur coup, des événements importants se produisirent :
Le succès planétaire de Bruce Lee début 70
La mort d’Ip Man en 1972
La mort de Bruce Lee en 1973
La demande d’apprendre le Wing Chun devint mondiale, et le Wing Chun devint alors une manne financière importante. Chacun des élèves de Ip Man s’organisa pour divulguer sont savoir et créa sa propre organisation. La concurrence étant rude, ils trouvèrent tous les moyens pour se différencier de leurs concurrents. Ainsi, ils changèrent parfois l’orthographe de Wing Chun, l’orthographe des formes, les remanièrent pour certains, construisirent un système pédagogique plus ou moins élaboré. Certains eurent le désir de rester confidentiel, d’autres au contraire tentèrent de toucher le plus grand nombre. Adhérer à l’une d’elle impliquait de ne pas s’entraîner ailleurs. Les interprétations du Wing Chun d’Ip Man par ses élèves directs s’avéraient déjà très différents.
Les élèves directs d’Ip Man formèrent une nouvelle génération de maîtres et ainsi commencèrent les lignées. Au sein des lignées, se produisirent des scissions, où un maître s’éloigne de ses pères et créé sa propre organisation.
Aujourd’hui, le Wing Chun est constitué d’un grand nombre de familles fragmentées, appelées branches ou encore lignées. Chacune d’elles interprète les applications et les significations de façon différente, et ne communiquent pas beaucoup entre elles. Il y a parfois de la défiance, voire de la concurrence entre certaines familles.
A noter que parmi les lignées post-Ip Man, s’ajoutent les lignées pré-Ip Man provenant principalement de Foshan, au Sud de la Chine, ou du Viet Nam.
Que penser de ce constat ?
Cette multitude de lignées et de famille est complexe, mais cela fait partie de l’histoire de Wing Chun et contribue à sa richesse. Le Wing Chun ne sera jamais un art figé. Il se propage dans le monde entier sans qu’une organisation l’uniformise et c’est pour cela qu’il est passionnant. Certains l’expriment de façon très conservatrice, d’autre très moderne, d’autre privilégierons l’aspect sportif, d’autres l’aspect interne, d’autre les aspects spirituels. C’est la beauté de notre art martial : il continue à grandir.
Quelle est la lignée de l’association Chi Sao ?
Nous la représentons sous forme d’un arbre généalogique.
Ip Man -> Sifu Leung Ting -> Sifu Keith Kernspecht -> Sifu Klaus Flickinger -> Sifu Rabia Fergani
Pour conclure
Le Wing Chun est une boîte à outils exprimés à travers des concepts et des principes. Chaque pratiquant doit être encouragé à explorer sa propre expression de ses outils en fonction de son physique, son âge, sa mentalité et ses aptitudes, comme l’a fait Ip Man avec ses élèves.
